La crise universitaire reprend au Togo et un vent de violence souffle à nouveau sur les universités de Lomé et de Kara, suite à l’adoption par le gouvernement d’un nouveau régime d’attribution des bourses.
Cette nouvelle disposition gouvernementale a eu l’effet d’une bombe et s’est traduite par l’éclatement de mouvements de contestation violents conduisant à des heurts entre les forces de l’ordre et les étudiants. De nombreux observateurs s’interrogent sur les raisons d’une telle violence, d’autant plus qu’il n’y a eu aucune tentative ou volonté manifeste d’ouverture de discussion de la part du mouvement estudiantin.
Face à cette violence aussi insensée qu’injustifiée, le gouvernement, qui semble avoir pris la mesure de ce malaise estudiantin, a eu le réflexe « intelligent » d’ordonner la fermeture temporaire des universités. Celui-ci s’est réunit en urgence lundi dernier lors d’une session extraordinaire pour tenter de trouver une solution pacifiste et pragmatique au problème. Le gouvernement a d’ailleurs affiché ouvertement sa volonté d’engager des discussions constructives visant à clarifier les points du décret contestés et s’attend à avoir des propositions concrètes de la part du mouvement estudiantin. Cette initiative du gouvernement témoigne une fois de plus de sa volonté de réunir les conditions favorables à un dialogue inclusif avec l’ensemble des parties prenantes togolaises et de maintenir un lien durable avec le monde universitaire. A noter que les mesures introduites par le décret en question ne font que mettre en place le système de bourse tel qu’il a été exigé par les étudiants tout au long de leurs revendications pendant l’année universitaire 2010-2011.
Pour de nombreux acteurs en place, il s’agit en réalité d’un malentendu qui aurait été instrumentalisé par certaines composantes de la société civile et de l’opposition pour faire naitre un « faux » conflit entre les étudiants et le gouvernement. En effet, l’influence exercée par les leaders politiques sur la population togolaise, conjuguée aux actions, parfois dépourvues de neutralité, menées par la société civile, ne semblent pas toujours converger vers un climat d’apaisement. De nombreux étudiants auraient même reconnu avoir été infiltré et instrumentalisé par des forces obscures à des fins difficilement saisissables, sans lien apparent avec la défense des intérêts des étudiants ou encore avec l’amélioration de leurs conditions d’étude. Ce qui, de toute évidence, ne manque pas de remettre en cause le bien fondé de cette contestation.