Une journée a suffi pour les panelistes du Forum de Rabat, de faire passer leur message Combien de temps, faudra-t-il alors, aux décideurs politiques et économiques des pays africains pour réagir. Organisé le 25 janvier dans la capitale du royaume chérifien, par le Think tank marocain le Conseil du développement et de la solidarité (CDS), le Forum de Rabat a réussi son pari tant par le nombre que par la qualité des participants et surtout le haut niveau des intervenants. Ces derniers, de l’avis de tous les participants et des journalistes présents, ont su avec pertinence mettre le doigt sur la plaie. Ils ont à travers leurs exposés, étalé les problématiques qui entravent encore l’intégration régionale dans le continent africain et l’accélération de son développement et ont donné les solutions pour y remédier. Les conditions sont propices pour cette mue, car à l’heure où les économies occidentales sont en pleine récession, les pays africains marquent le point avec un taux de croissance moyen de 6 % durant les dix dernières années. Les fervents défenseurs du partenariat et des échanges Sud-Sud ne peuvent donc mieux espérer que d’aller de l’avant avec à l’appui, une ferme volonté politique de leurs dirigeants pour lever tous les obstacles (administratifs, douaniers, réglementaires et institutionnels) afin de baliser le terrain à une véritable intégration régionale dont les enjeux étaient le thème principal débattu au Forum de Rabat. Même la BAD (banque africaine du développement) dont le capital s’élève à près de 100 milliards de dollars, s’est dite prête, par la voix de son vice-président le marocain, Mohamed H’midouche, d’accompagner tout effort public ou privé allant dans le sens de l’intégration. Les secteurs d’accueil sont innombrables comme l’ont souligné Hamed Sow, conseiller spécial du président malien et Oumar Yougo, président du Cercle international des décideurs. Les opportunités d’investissement se trouvent selon eux, dans les secteurs des énergies renouvelables, des mines qui nécessitent des investissements lourds, des phosphates, de l’agriculture et l’agro-industrie, des télécommunications, des infrastructures de base (routes, autoroutes, lignes ferroviaires, maritimes et aériennes etc.). Le continent africain qui est en plein développement, constitue selon Mohamed Benamour, président du CDS, « un réservoir de croissance, contrairement aux économies occidentales en pleine récession ». La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques et économiques africains pour donner corps à toutes ces idées riches et ambitieuses.