Le beurre de karité, provenant de la noix de karité, est de plus en plus utilisé dans l’industrie des cosmétiques. L’une des singularités de la commercialisation contemporaine du karité est la féminité de sa filière, entre les productrices traditionnelles africaines de beurre (récolte et transformation) et les consommatrices occidentales (achat et consommation). Il est également très demandé dans l’industrie alimentaire française, scandinave, anglaise et allemande, essentiellement en tant que substitut du beurre de cacao. Les projets « femmes et développement », dans la but de faire un commerce équitable et ainsi lutter contre l’inégalité entre les pays du Nord et les pays du Sud, organisent les productrices en coopératives, pour améliorer leur rémunération et leur fournir des technologies appropriées.
Au Burkina Faso, le karité est le 3ème des produits agricoles en termes de volume ainsi que sur le plan économique. Le beurre de karité est très concerné par le commerce équitable. Les produits « équitables » font appel aux consommateurs occidentaux aisés qui recherchent des biens naturels produits selon certains critères environnementaux et sociaux. Les projets « femmes et développement » sont des initiatives d’aide internationales centrées sur les femmes et qui les aident ainsi à produire du beurre de qualité pour tirer de la valeur ajoutée aux noix de karité lors de leur transformation. Pour illustrer cela, en 1997, une tonne de noix de karité brutes se vendait au Burkina Faso à 70 000 francs CFA et à l’étranger à 100 000 francs CFA. Alors que la même tonne de noix, une fois transformée en beurre pouvait rapporter environ 150 000 francs CFA.
Grâce aux projets « femmes et développement », certaines firmes ont ainsi payé les productrices jusqu’à six fois le prix du marché pour un beurre de karité équitable. D’autres firmes achètent directement le beurre à des associations féminines burkinabé, au profit des productrices africaines plutôt que des intermédiaires.