Les perspectives économiques de la Zambie ont été rétrogradées par l’agence de notation internationale Fitch Rating le weekend dernier. La révision de ses perspectives de stable à négative reflète les préoccupations de l’agence à propos de certaines actions prises récemment par le gouvernement. Le président Sata a en effet limogé divers responsables à la tête des entreprises publiques, remis en cause la privatisation de Zamtel, entreprise de communication et de Zanaco, banque commerciale du pays géré par le groupe néerlandais Rabobank. Le directeur de Fitch Ratings a affirmé que la décision de son institution tire origine de la politique de « renationalisation » des entreprises sans une indemnisation réelle des investisseurs. Cette orientation du gouvernement zambien pourrait porter atteinte à des droits de propriété et pourrait risquer d’entrainer des conséquences désastreuses aux secteurs miniers et bancaires. A long terme c’est toute la perspective de croissance et de stabilité macro-économique du pays qui serait entamée. L’administration zambienne justifie cependant cette politique par son souhait de mettre en œuvre des réformes pour lutter contre la corruption. En outre, Fitch Rating s’inquiète également de la récente annonce de la Banque centrale zambienne qui prévoit d’augmenter de manière significative les exigences minimales de fonds propres pour le secteur bancaire. Bien que l’objectif du gouvernement soit d’augmenter la taille et la capitalisation des banques, l’agence de notation craint des répercussions sur la participation des banques étrangères.
La performance économique zambienne s’est améliorée au cours de cette dernière décennie, avec une croissance moyenne de 5,4% sur la période. Le pays a bénéficie d’un climat politico-économique stable et d’un meilleur climat des affaires. A l’allure où vont les choses les perspectives de stabilité acquises par le pays risquent de s’effriter.