La récente alternance à l’Elysée n’a vraisemblablement pas altéré les ambitions nucléaires françaises au Niger. Selon les accords conclus entre Niamey et l’ancienne administration française, Areva, géant français du nucléaire civil, devait entamer l’exploitation de la mine nigérienne d’Imouraren dès 2014. D’après les experts, il s’agit de la deuxième plus grande mine d’uranium au monde. Ainsi, afin de l’exploiter, la France n’a pas lésiné sur les moyens : Areva va débourser 1,2 milliard d’euros (1,5 milliard de dollars américains) dans ce projet. L’envie est perceptible du côté français. Pour le nouveau chef d’Etat, les choses doivent aller plus vite : « tout ce qui peut être fait pour le développement, pour l’activité économique doit être réalisé dans les meilleures délais », a déclaré M. Hollande. Autrement dit, si c’est possible qu’Imouraren soit opérationnel avant 2014, cela ne pose pas un problème. De ce gisement sera extrait 3000 à 8000 tonnes d’uranium par an. Ainsi, le Niger passera du 6è au 3è rang des producteurs mondiaux de la matière première nucléaire, l’exploitation de cette mine s’ajoutant à deux autres détenues par Areva.
Néanmoins, les deux parties doivent tenir compte du social pour atteindre leurs objectifs. En fin avril dernier, les employés d’Areva ont entamé une grève, réclamant de meilleures conditions de travail. D’après leurs dires, ils prestent 12 heures par jour. Ce qui est illégal en France.