Économiquement discret au niveau de la sous région, le Tchad est pourtant l’un des rares pays de l’Afrique centrale producteur de millet, de maïs, de riz, de sorgho et d’arachide pour les cultures vivrières et de coton pour les cultures de rente. Toutefois le pays est confronté en ce moment à une baisse de production qui est essentiellement due à l’exode rural de ses jeunes mais aussi à un manque de financements de l’agriculture, selon un responsable local tchadien. La fuite des bras valides vers les zones urbaines commence à handicaper sérieusement la production vivrière tchadienne, notamment celle de l’arachide. Comme nous l’indique le coordonnateur des centres de formation pour la promotion rurale des régions du Sud du Tchad, « Nous sommes un pays qui produit de l’arachide en grande quantité. Mais, ces dernières années, les jeunes quittent les villages (pour s’installer en ville, ndlr) et la production arachidière diminue d’année en année. C’est vrai que nous produisons en ce moment, mais avec une population qui n’a plus de force pour produire comme avant ». Actuellement, seulement un tiers des 36 millions d’hectares de terres arables disponibles est exploité, parce qu’il n’y a plus suffisamment de mains d’œuvre, « pourtant, nous avons des potentialités agricoles » regrette le coordonnateur. A titre d’exemple, d’une production de 578. 000 tonnes en 2005, le millet a chuté à 510.000 tonnes en 2008 ; de même que le riz qui de 149.000 tonnes en 2005, affiche désormais une production de 110.000 tonnes en 2008.
Les autorités tchadiennes devront donc s’activer afin de trouver rapidement des solutions à ce problème d’exode. Elles doivent également élaborer des stratégies de financement et une politique favorisant l’intérêt des investisseurs pour le secteur agricole.