Après 20 années d’exile au Sénégal les jours d’homme libre de l’ex-président tchadien, Hissene Habré, sont désormais comptés. Les autorités sénégalaises et l’Union africaine viennent de ratifier un accord stipulant la création d’un tribunal spécial destiné à juger l’ex-président. Pour les signataires de l’accord, la mise en place de cette institution à pour premier objectif de lancer un signal fort sur la lutte contre l’impunité. Hussene Habré est accusé de plusieurs crimes, principalement de crimes de guerre, de torture et de crime contre l’humanité. Les faits remontent à l’époque où l’intéressé était président après son coup d’état en 1982. La mise en place du tribunal est le résultat des efforts conjoint de plusieurs acteurs aussi bien des ONG telle que Human Rights Watch que les Etats de l’union africaine et des institutions des nations unies. Au total quatre chambres spécialisées ont été crée dans ce sens, deux pour l’instruction et l’accusation, une Cour d’assises et une Cour d’appel. D’après les responsables de la procédure, l’instruction pourra avoir lieu avant la fin de cette année. Le budget pour la tenue du procès est évalué à environ 8,6 millions d’euro. A l’appel des contributions le Tchad, l’Union Européenne, la Belgique, le Pays-Bas, l’Union Africaine, l’Allemagne, la France et le Luxembourg avait précédemment répondu présent. Cependant rien n’est encore définitif aux dire des délégués à Dakar. Le Sénégal avait promit de le juger depuis 2006 sous le mandat du président Wade, mais jusqu’à sa sortie du pouvoir il n’était pas passé à l’acte. C’est avec l’arrivé de Macky Sall que le dossier a pris une nouvelle tournure.