La Côte d’Ivoire, qui représente 40% de l’économie de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), fait réellement figure de locomotive de l’organisation régionale. La crise postélectorale qui secoue le pays préoccupe sérieusement les dirigeants de l’Union et cela s’est ressenti lors des débats du 15ème sommet de l’UEMOA qui s’est tenu le samedi 22 janvier 2011 à Bamako, au Mali.
Les chefs d’état et de gouvernement ont « exprimé leur profonde inquiétude quant à la résurgence de la violence » en Côte d’ivoire et lancé « un appel pressant à la classe politique » pour préserver l’unité nationale. L’UEMOA craint des effets significatifs de la crise ivoirienne au courant de l’année 2011 sur l’économie de ses pays membres. Ainsi, entre autres décisions, l’UEMOA s’est engagée à prendre les « mesures nécessaires pour normaliser les circuits d’échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les autres pays ».
Mais la décision la plus importante du sommet a concerné la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La reconnaissance de la seule signature d’Alassane Ouattara n’avait pas empêché jusqu’alors les décaissements effectués par l’administration de Laurent Gbagbo, à qui le gouverneur de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley devait son poste. La démission de ce dernier, consécutive à une volonté unanime des Chefs d’état de la région vient renforcer le pouvoir d’Alassane Ouattara. L’UEMOA attend également de l’administration Ouattara qu’elle « veille à la sécurité des biens, des personnes et des immeubles des organes des institutions communautaires » en Côte d’Ivoire, le personnel de la BCEAO dans ce pays faisant l’objet de menaces du camp Gbagbo.
La tournure politique prise par le sommet de l’UEMOA à Bamako illustre à quel point les questions de sécurité et de paix entravent le développement des pays africains.