Les rapports tant diplomatiques qu’économiques entre le Maroc et les Etats-Unis ont parfois évolué en dents de scie, mais ils ont cependant connu une évolution globalement positive sous le règne du Roi Mohammed VI. Depuis son accession en 1999 au trône alaouite, le monarque marocain a en effet tout fait pour réduire les distances entre son pays et le géant américain. Certes depuis la signature il y a près de 225 ans, du Traité de paix et d’amitié maroco-américain, le premier du genre entre les Etats Unis et un pays étranger, les souverains de la monarchie alaouite ont tout le temps veillé à avoir de bonnes relations avec Washington. Mais durant les douze années du règne de Mohammed VI, les rapports ont connu une amélioration substantielle à telle enseigne que le Maroc a pu recevoir le statut d’allié majeur des Etats-Unis hors OTAN. Il est aussi le premier pays africain à conclure dès 2006, un accord de libre-échange avec la grande puissance économique mondiale, entrant ainsi dans le top 5 des marchés arabes les plus importants pour Washington.
Or, une nouvelle page semble s’ouvrir dans l’histoire des relations entre les deux pays. La secrétaire d’Etat US Hillary Clinton et le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Otmani ont présidé ce jeudi 13 septembre à Washington, la tenue de la première session d’un Dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis. Cette initiative ne fait que traduire le degré élevé de confiance qui existe entre Rabat et Washington, nonobstant les classes dirigeantes en place dans les deux capitales. D’autant plus que ce dialogue stratégique revêt la double dimension diplomatique et économique, sachant que l’un ne va pas sans l’autre.
Parlant économie, et malgré l’éloignement géographique, les échanges commerciaux qui évoluaient à un rythme plus ou moins timide compte tenu des potentialités des deux pays, ont fini par passer à la vitesse supérieure surtout après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange, il y a près de cinq ans. En 2011, le volume des importations marocaines du marché américain s’est accru de 47% par rapport à 2010 pour avoisiner les 2,86 milliards de dollars, au moment où celui des exportations vers les Etats-Unis, affichait une hausse de 56% en 2010 par rapport à 2009. Les Etats-Unis deviennent ainsi l’un des principaux partenaires commerciaux du Maroc derrière la France et l’Espagne.
Avec le lancement de ce dialogue stratégique, estiment les analystes, ces échanges vont sûrement être dopés et les rapports politiques et diplomatiques entre Rabat et Washington vont se raffermir comme ils ne l’ont jamais été par le passé.