La République démocratique du Congo fait partie des pays de la zone dollar. A ce titre la monnaie américaine circule fortement et domine sans partage les transactions financières du pays. Même la monnaie locale, le franc congolais, s’incline face à cette hégémonie. Selon les chiffres officiels près de 90% des dépôts dans les banques commerciales de la RDC se font en dollars et 95 % des crédits accordés par ces banques sont également libellés en dollars. Pour le ministre délégué des finances, monsieur Patrice Kitebi, cette situation ne joue pas en faveur de la monnaie nationale, au contraire elle contribue à sa dévalorisation. Il a donc annoncé que le gouvernement va s’engager progressivement dans un processus de « dédollarisation » pour les transactions de l’Etat, les passassions des marchés publics, le paiement des impôts et des taxes. La première étape serait le payement des fonctionnaires en francs congolais, à partir du premier janvier de l’année prochaine. Le processus a pour objectif de rendre au franc congolais son statut d’instrument de souveraineté. Pour ce faire le ministre rappelle qu’il est impératif de conserver la stabilité du franc congolais pour gagner la confiance des opérateurs économiques. Pour certains analystes, la réussite du processus passe par une interdiction catégorique de la circulation des devises étrangères.
Cette solution permettra au franc congolais de retrouver ses fonctions essentielles telles que la définition des prix sur le marché. D’autres experts s’inquiètent cependant du fait que la production intérieure de la RDC reste insignifiante. Dès lors la mesure pourrait créer un décalage entre la politique monétaire du pays et sa situation économique réelle.