Les autorités gabonaises ont annoncé que son pays souhaitait regarder de près la possibilité d’introduire l’anglais comme langue nationale aux côtés du français. C’est l’expérience du Rwanda qui a inspiré Libreville. A cet effet, le président gabonais a prévu de se rendre à Kigali dans la semaine, pour palper du doigt l’expérience de ce pays d’Afrique qui semble avoir réussi sa conversion au système bilingue. Le président pourra donc échanger avec son homologue rwandais pour étudier la faisabilité de cette mutation. Pour le porte-parole du président gabonais l’introduction de l’anglais n’exclus pas le Gabon de la communauté francophone, au contraire elle lui permettra de mieux apprécier ces avantages tout en bénéficiant également des apports de l’anglais, en intégrant le Commonwealth. Il s’agira également pour le Gabon d’envisager les avantages économiques qui seront induit. A terme cette orientation permettra plus d’échanges culturels et techniques avec des pays anglophones. Sur le plan de la formation et des nouvelles technologies par exemple, les informations sont beaucoup plus abondantes en anglais plutôt qu’en français et même les scientifiques français font des publications en Anglais. Le président gabonais souhaite ainsi donner à sa population plus d’opportunité dans un environnement mondial dominé par l’anglais. L’annonce intervient quelques jours avant le sommet de la francophonie qui se tiendra dans une semaine et demi à Kinshasa. Plusieurs analystes redoutent l’éventualité d’une régression, tant soit peu, des relations privilégiés entre le Gabon et la nouvelle France qui depuis l’accession des socialistes au pouvoir tentent de redéfinir les relations avec l’Afrique.
L’orientation vers une société bilingue aura, à terme, comme effet de diminuer l’ascendance de la puissance coloniale sur l’imaginaire collectif des gabonais, qui n’ont que la France comme référence sur le plan international. Libreville a toujours été un allié de poids pour Paris en Afrique, seule l’histoire permettra de découvrir les implications réelles de ce choix, si toute fois il venait à être appliqué.