Les années de grâce qu’a connue le Rwanda semble de plus en plus s’éloigner dans le passé, avec une situation internationale qui devient mi-figue, mi-raisin. Le dernier affront sur la scène internationale reste sa note de solvabilité qui a récemment été réévaluée à la baisse par l’agence de notation Standard and Poor’s. L’agence change ainsi le statu du Rwanda qui passe de « positif » à « stable’’. Cette dégradation arrive alors que l’occident pointe encore du doigt Kigali pour le soutien qu’il apporte au groupe armé M23 qui sévit à l’est du Congo. Sur son site officiel l’agence explique que cette réévaluation est indirectement liée à l’affaire M23 dans la mesure où celle-ci a conduit à la suspension de certaines aides occidentales pour le Rwanda. D’après l’agence de notation, cette suspension représente environ 15% de l’aide totale que reçoit annuellement le pays et 6% de son budget national. Pour les experts, les conséquences liées à cette baisse seront notables pour Kigali. La première conséquence directe est l’augmentation du taux d’intérêt pour l’emprunt rwandais sur le marché internationale. Cette augmentation additionnée à la suspension d’aide pourrait conduire à un déficit de plus de 7% sur les prévisions budgétaires du pays et affecter par la suite sa capacité à honorer les dettes contractées. Un tel dénouement engendrerait alors une nouvelle baisse de la note rwandaise par les agences de notation et plongerait le pays dans un cercle vicieux. Pour résorber le déficit lié à la suspension des aides, le pays avait lancé un fonds propre, Agaciro, alimenté par les nationaux.
Cependant ce nouveau coup pourrait aboutir à un effet boule de neige touchant aux revenus des fonctionnaires et conduisant à des nouvelles taxes. La seule solution actuellement à la portée des autorités rwandaises serait de rassurer les partenaires traditionnels et de s’appuyer sur des relations bilatérales pour ne pas subir les hausses de plein fouet.