Il se tient à Victoria falls, une conférence internationale à l’intention des acheteurs et investisseurs potentiels dans le secteur du diamant au Zimbabwe. Aujourd’hui encore Harare se bat pour redorer le blouson terni des ses diamants qui, pour plusieurs acheteurs, n’ont pas définitivement quitté la robe des diamants de sang. Après avoir réussi la réhabilitation des mines de Marange l’année dernière en intégrant le processus de Kimberley, le pays trouve toujours des difficultés à attirer des partenaires pour l’exploitation et l’écoulement de ses diamants. Suite à ces difficultés Harare se retrouve parfois obligé de brader ses pierres précieuses ou de les écouler par des canaux peu conventionnels. La réticence des principaux acheteurs malgré la certification de Kimberley serait liée aux sanctions de l’Ofac (Bureau américain de contrôle des actifs à l’étranger) et le pays se retrouve donc à vendre son diamant avec une décote qui peut aller jusqu’à 25%. Cette marque de la honte a frappé les diamants de Marange il y a environ 4 ans lorsque les militaires de l’armée zimbabwéenne avaient envahi les mines, expulsant les prospecteurs puis obligeant des civils à travailler à leur place. Selon divers observateurs, le coup de force avait conduit à la mort de près de 200 personnes et à plusieurs cas de viol ou maltraitance physique. Cependant de l’eau a coulé sous les ponts depuis et le gouvernement zimbabwéen a consenti à beaucoup d’effort pour tourner cette page noire de son histoire et réhabiliter son image. Selon les chiffres officiels 300 délégués étrangers prendront part aux rencontres pour mettre en place une politique de gestion de l’image des diamants du Zimbabwe, dans l’espoir d’attirer d’avantage d’investissement. Pour certains analystes l’image des diamants du pays n’est qu’une paire de manche, l’autre étant la tenue et la publication des chiffres réelles sur les productions et les ventes des compagnies minières du pays. Ils conseillent donc aux différents participants à cette conférence, de faire pression pour qu’une loi, obligeant les compagnies à publier leurs synthèses de production et de vente, soit adoptée dans les meilleurs délais.
Pour compléter le tableau il faudrait également que le gouvernement encourage l’établissement de mécanismes indépendants chargés de la vérification des états de synthèse qui seront publiés. Sans cela la conférence n’aurait servi à rien.