A partir du 1er février dernier, une délégation de la « Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples » (CADHP), institution sous tutelle de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine chargée de protéger et de promouvoir les droits humains, avait entamé une mission de sept jours au Cameroun. Conduite par Reine Alapini-Gansou, présidente en exercice de cet organe continental, cette délégation avait pour objectif de faire un état-des-lieux des conditions de droits de l’Homme dans le pays hôte et des abus que subirait le peuple camerounais par rapport à ces droits fondamentaux.
Pour ce faire, durant leur séjour, les émissaires de la CADHP ont eu à visiter, plusieurs fois, des établissements carcéraux dont les prisons centrales de Douala et de Yaoundé ainsi que des centres de détention préventive de la police. L’avis a été unanime : du fait de la promiscuité consécutive au surnombre de prisonniers qui y règne, toutes ces geôles ne sont plus dans les normes d’incarcération. Un constat qui explique sans doute les multiples séances de travail que la délégation a effectuées avec des autorités de la justice, de la sécurité et de l’administration pénitentiaire.
La délégation de la CADHP a également eu l’occasion de rencontrer certains membres du gouvernement camerounais notamment son chef, Philémon Yang, ainsi que le ministre des relations extérieures, Henri Eyebe Ayissi, et celui de la communication, Issa Tchiroma Bakary. Des audiences en marge desquelles la présidente de la CADPH a reconnu « des avancées notables…au niveau du respect des droits de l’homme », faisant, entre autres, allusion à la relative liberté de presse dont jouit le Cameroun. Néanmoins, il reste « beaucoup d’efforts à faire », notamment sur le droit à l’éducation, à un emploi et celui des femmes. Une déclaration qui résume l’impression globale en demi-teinte qu’a laissée cette visite à la CADHP.