Les relations diplomatiques entre l’Ouganda et la Russie vont bon train. Yoweri Museveni, l’homme fort de Kampala, a été reçu la semaine dernière par son homologue russe, Vladimir Poutine. Logé à la résidence d’Etat de Novo-Ogaryovo, Museveni a pu, durant 3 jours, s’entretenir avec Poutine sur l’intensification de la coopération entre leurs pays respectifs. Les questions liées au gaz naturel et au pétrole ont été au cœur des négociations. La partie russe aimerait investir dans les hydrocarbures ougandais, en lançant déjà des missions d’explorations pétrolières et gazières dans une perspective à long terme. La Russie est la première réserve mondiale de gaz naturel avec environ 25% des parts sur les réserves connues. Moscou reste également le premier producteur et fournisseur européen de pétrole et de gaz naturel. Rappelons que d’importantes réserves de pétrole et de gaz naturels ont été mises en évidence, il y a 6 ans, aux frontières communes entre l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. Ces découvertes dotent la région d’un potentiel d’environs 3,5 milliards de barils de pétrole et 14,2 milliards de mètre cube en gaz naturel. Pour les géologues qui prospectent dans la région des grands lacs, il y aurait encore des réserves à trouver. Des multinationales mondiales telles que Lukoil, Cnooc, Total et Tullow Oil sont déjà en compétition sur ce marché. Cependant les autorités ougandaises ont estimé qu’il était profitable de négocier le financement partiel d’une raffinerie et divers infrastructures plutôt que d’accepter de simples projets d’exploitation par des entreprises étrangères. Cette visite à Moscou intervient quelques jours après l’adoption par le parlement, de nouvelles dispositions donnant au ministre de pétrole des pouvoirs quasi-discrétionnaires dans la gestion des ressources pétrolières. Pour les autorités ougandaises, ces dispositions permettront d’améliorer l’efficacité de l’exécutif dans le domaine.
Néanmoins, l’opposition s’indigne et considère que des tels mécanismes transposent le ministre dans un environnement en dehors de tout contrôle. Par ailleurs, la partie ougandaise espère bénéficier du savoir-faire russe aussi bien dans les hydrocarbures que dans la construction mécanique et d’infrastructures, l’énergie et l’armement. A ce jour, il existe déjà une coopération militaire entre Kampala et Moscou. L’année dernière le pays africain avait passé une commande pour l’achat de 6 chasseurs Su-30 en provenance de la Russie.