Le riz, aliment de base des malgaches, se fait rare sur les tables de l’île. Pour cause, le prix de cette denrée alimentaire ne cesse de flamber : aujourd’hui, le « kapoaka » (boîte de conserve servant de mesure locale équivalent à 280 g) se négocie entre 1800 et 2000 Ariary (0,8 et 0,9 dollar), coût largement supérieur aux récentes promesses du gouvernement de transition (1180 Ariary ; 0,55 dollar). D’ailleurs, il y a un peu plus longtemps, celui-ci s’était même engagé à ramener le prix du kapoaka à 500 Ariary (0,2 dollar). Succession des promesses non réalisées qui ont fini par pousser les vendeurs de riz, constatant les difficultés de leurs clients à se procurer la céréale, à diminuer l’unité de mesure, proposant actuellement le « madco » (deux fois moins grande que le kapoaka, 140 g).
Conscient de la gravité de la situation, Andry Rajoelina, le président de la Transition, s’est réuni, en Conseil restreint, avec les ministres concernés. Comme un aveu d’impuissance, cette réunion au sommet a reconnu des « défaillances flagrantes dans la distribution du riz à 1180 Ariary le kilo ». M. Rajoelina a également constaté un écart entre les prix actuels sur le marché malgache et les prix calculés selon le cours mondial du riz. D’après ceux-ci, le kg devrait revenir à 1203 Ariary (0,56 dollar), vu qu’une tonne de riz importé se négocie à 464 dollars. Les spéculations de certains opérateurs du secteur ont donc été mises en cause. Dans tous les cas, M. Rajoelina a exigé des solutions réalisables à ses ministres dans les plus brefs délais.
Quant au peuple malgache, il espère, avant la fin du mois, l’arrivée de 32000 tonnes de riz au port de Toamasina (Est) en provenance du Pakistan, d’après une promesse du Ministère du Commerce.