Le Zimbabwe a finalement réussi à transférer les parts majoritaires de ses mines de platine à des intérêts noirs locaux. Après de longues négociations avec les autorités zimbabwéennes, les compagnies sud-africaines Aquarius Platinum et Implala Platinum ont accepté de céder 51% de parts de leur holding minier au Zimbabwe. Ces entreprises viennent ainsi s’ajouter à la liste des compagnies minières qui tombent sous les coups de l’indigénisation des ressources minières. Cette cession s’inscrit dans le souci du gouvernement zimbabwéen à faire profiter la population locale des ressources minières du pays. La mine ténue précédemment par Mimosa Investment produit 6,5 tonnes de platine par an. Pour l’opération, les deux parties l’ont évaluée à 1,078 milliards de dollars et Mimosa recevra 550 millions de dollars à titre de dédommagement pour les 51% des parts cédées. Selon les experts de Liberum Capital, cette estimation est supérieure au prix du marché mais elle reste compréhensible au vu des conditions de la cession. Sur les 51% des parts cédées, les salariés de la mine vont capter environ 10%, tandis que 31% seront transférés au National Indigenisation & Economic Empowerment Fund (NIEF) et les 10% restants reviendront à un fonds détenu par les habitants de la région de Zvishavane où se localisent les gisements miniers. La conclusion de l’opération se fera d’ici 3 mois. Pour ce qui est de son financement, il passe à travers un prêt avancé par Momosa. La part zimbabwéenne devra le rembourser sur 10 ans avec un intérêt annuel de 9%. Au bout de 10 ans, la partie non-remboursée des 51% le sera en numéraire. Cet accord semble convenir aux deux parties en protégeant les divers intérêts. Après Mimosa, les autorités comptent s’attaquer à Implats qui détient 87% des mines de Ngezi qui produisent environ 12,4 tonnes de platinoïdes chaque année. Le scénario prévu est semblable à celui de Mimosa, octroyant 10% aux salariés et aux communautés où se situe le complexe minier.