Bien que différent des printemps arabes par la forme, la rébellion en Centrafrique risque cependant d’aboutir aux mêmes résultats, à savoir la chute de l’actuel régime. Le président centrafricain François Bozizé, est actuellement au pied du mur. Les derniers combats contre les rebelles ont montré les limites de l’armée régulière. Cette dernière n’est pas en mesure de reconquérir le territoire national et régler militairement le conflit armé qui déchire le pays. Pire encore, les rebelles confiants après leurs derniers exploits, ont annoncé qu’ils marcheraient sur Bangui dans les jours à venir. En quelques semaines seulement, la coalition rebelle Séleka a pris le contrôle de plus de la moitié du territoire national. La principale exigence des rebelles reste pour l’heure, le départ de l’actuel président. Alors que les pays voisins ont décidé d’aider le régime Bozizé à limiter la casse, la France, ancienne puissance coloniale a décidé de revoir sa politique d’intervention militaire en Afrique. Sur les 20 dernières années, l’armée française a foulé au moins deux fois le sol centrafricain pour aider les régimes en place à repousser des mouvements rebelles. Cette fois cependant, malgré plusieurs appels à l’aide de son homologue centrafricain, le président français à invité ce dernier à engager des négociations avec les rebelles et a rappelé que la France n’avait pas l’intention d’intervenir militairement sur le territoire centrafricain. 600 militaires français seraient actuellement positionnés à Bangui. La première mission officielle des troupes françaises sur place, est de sécuriser ou évacuer les ressortissants européens mais en aucune manière aider le gouvernement à mater la rébellion. Par ailleurs, ils permettront également aux parties en place de se rencontrer dans un environnement neutre afin de trouver des solutions pacifiques. D’autre part, le gouvernement français appelle sa diaspora en Centrafrique à beaucoup de prudence, surtout après les attaques qui ont eu lieu à l’ambassade française de Bangui. Le président a annoncé qu’il était prêt à négocier avec les rebelles et qu’il envisageait même la possibilité de constituer un gouvernement d’union nationale.