La rébellion au nord du Mali a des effets apparents sur l’économie en Mauritanie. Par exemple, le nombre de commerçants maliens a rustiquement baissé dans certaines régions du voisin maghrébin à l’instar de Hodh Ech Chargui ou Hodh El Gharbi. En même temps, leurs collègues mauritaniens ne peuvent plus aller au Mali s’approvisionner en marchandises. Avant l’éclatement du conflit, ces articles commerciaux atteignaient la Mauritanie dans des poids lourds en provenance du sud du Mali. Aujourd’hui, cette route a été bloquée par le gouvernement malien. Les commerçants les plus entreprenants se sont alors rabattus à des charrettes. Ce n’est donc que d’infimes quantités qu’ils arrivent à acheminer du Mali vers la Mauritanie. Cette situation est particulièrement difficile du fait de la dépendance des provinces de l’est mauritanien à ce flux commercial. C’est encore pire pour le sud du Mali : en effet, il n’est approvisionné ni par la Mauritanie, ni par le Niger. La majorité des produits lui venait d’Algérie. Avec la présence des groupes armés au Nord, cette ligne commerciale ne peut plus se développer aisément. En dehors des relations commerciales avec la Mauritanie, l’économie malienne va très mal à cause de l’instabilité politique. Quelques chiffres le prouvent à suffisance. Ainsi, le FMI a annoncé une baisse du PIB malien d’1,5 % en 2012. Certainement que le comportement du secteur tertiaire, qui devrait connaître un recul de 8,8 % selon l’Institut National des Statistiques (INSTAT), n’est pas étranger à cette contre-performance.
En effet, des suppressions d’emplois se comptent à la pelle. A titre d’illustration, 20 % des industries auraient mis la clé sous le verrou à Bamako tandis que 60 % ont envoyé leurs salariés en congé technique. Ce qui a contribué à hausser le chômage, dont le taux est de 17,3 %. Entre temps, les produits de première nécessité ne font qu’augmenter jusqu’à doubler pour certains.