Ayant réussi son coup avec certaines compagnies minières, Lusaka a décidé de poursuivre son programme d’indigénisation et élargir le champ d’entreprises touchées. Le deuxième round concerne les établissements financiers. La première banque à se conformer aux règles du jeu est le groupe bancaire panafricain Ecobank.
En effet, le ministre zimbabwéen chargé de l’indigénisation a annoncé qu’Ecobank s’est plié aux lois d’indigénisation et que le statut de la banque serait actuellement en règle avec Lusaka. Le siège central d’Ecobank au Togo, a également fait une annonce dans ce sens, portant ainsi confirmation sur les propos des autorités zimbabwéennes. Pour les autorités du pays, il s’agit d’une première victoire qui annonce la suite. Après la banque panafricaine, le ministre a annoncé qu’il tourne désormais son regard vers d’autres banques à l’instar de Barclays, Stanbic ou encore Standard Chartered. L’indigénisation, une politique principalement menée par le président Robert Mugabe, consiste à obliger les grosses compagnies à céder 51% des parts à des investisseurs zimbabwéens noirs. A travers ce programme Lusaka espère rééquilibrer les inégalités entre noirs et blanc dans son pays. Pour les observateurs, cette politique n’est pas très hostile à l’idéologie de la banque panafricaine qui s’est facilement adaptée à la réalité du terrain. Cependant, l’enthousiasme ne sera pas le même pour les banques occidentales. La bataille sera sans doute plus dure mais les autorités du pays sont décidées à aller jusqu’au bout. A termes, les experts pensent que Lusaka ambitionne d’élargir considérablement le champ d’application de cette loi. Par ailleurs, plusieurs questions s’imposent quant à la qualification des investisseurs noirs concernés par les cessions.
En effet, le secteur agricole n’a pas été un exemple de réussite. Plusieurs cas d’opportunisme et de clientélisme ont été cités. A force de peser d’un coté de la balance, le gouvernement zimbabwéen risque de briser la part d’autorégulation de son milieu d’affaires.