Pris pour cible par des pluies torrentielles et des vents violents, le Malawi essaie tant bien que mal de gérer les conséquences de ce désastre naturel. Les intempéries ont durement frappé plusieurs villages où des maisons entières se sont effondrées. Aussi, plusieurs fleuves du pays sont sortis de leurs lits et ont inondé les banlieues ainsi que les champs. La région la plus touchée reste celle du groupe de villages partant de Heads Magoli jusqu’à Kathebwe, non loin du lac Chilwa. Sur le plan humain, les chiffres officiels font état de 3 morts et plus de 5000 déplacés. Environ 614 familles seraient actuellement sans abri et exposées à des nouvelles intempéries. Pour ce qui est des champs de maïs et de piments, près de 268 ha ont été rasés par le passage des eaux, détruisant également certaines digues destinées à la prévention des inondations. Les villageois s’inquiètent du risque de destruction des digues restantes. Les observateurs de la région appellent à vite prendre des mesures sanitaires et humanitaires adéquates, avant que des cas de crise alimentaire ou encore des problèmes d’hygiène et autres types de maladie ne se déclarent. Quelques opérations de sauvetage ont été organisées pour ravitailler les victimes en nourriture et en matériels de première nécessité. Pour l’heure, les victimes sont logées au sein des églises ou des écoles dans les régions voisines. Ce désastre intervient alors que le pays traverse déjà une situation économique difficile. Plusieurs manifestants se préparent à mener une opération coût de point pour dénoncer la vie chère. A en croire certains d’entre eux, le pays met en place des mécanismes pour attirer plus d’investisseurs et malheureusement, leur arrivée conduit à une augmentation des prix de bien de consommation.
La perte des productions agricoles pourrait conduire à une nouvelle hausse des prix sur le marché et contribuer à plus d’exaspération de la population. Le Malawi demeure un pays pauvre d’Afrique avec plus de la moitié de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, et son budget est financé à près de 40% par l’extérieure.