Alors qu’ailleurs dans le monde, l’intégration régionale se renforce, l’Afrique centrale reste l’une des zones où les dirigeants peinent encore à rester cohérents sur la question. La Guinée équatoriale vient de procéder à une vaste opération d’expulsion des étrangers en situation irrégulière. Le cœur des opérations est la ville de Bata, où la police du pays organise depuis plusieurs jours des opérations de contrôle d’identité auprès des étrangers vivant sur son territoire. Les opérations se sont soldées par des arrestations massives ainsi que des expulsions. Depuis quelques années, plusieurs ressortissants des pays voisins viennent en Guinée équatoriale, attirés par les retombées des richesses naturelles du pays. Beaucoup espèrent y trouver des meilleurs opportunités de réussite financière que dans leurs pays d’origine et d’autres sont en exode, provenant de zones de conflits armés. La plus part d’entre eux sont originaires du Cameroun ; néanmoins, les ressortissants de l’Afrique de l’ouest deviennent de plus en plus présents. En effet, parmi les clandestins on trouve des maliens, des béninois, des nigérians et des burkinabés qui circulent avec des faux papiers. Pour les autorités du pays, le pays est entrain d’être envahi par des étrangers, ramenant parfois des pratiques illégales telles que la falsification des documents. Par ailleurs, la Guinée équatoriale est un membre de la Cemac, à ce titre, elle collabore à la mise en place d’une intégration régionale poussée, permettant la libre circulation de biens et de personnes dans la région.
Les pays membres ont d’ailleurs lancé il y a 12 ans, le chantier du « passeport Cemac » qui devait déjà être en vigueur et assurer aux ressortissants de l’Afrique centrale, un accès libre au territoire équato-guinéen. Toutefois, lorsque les qualités de vie sont soumises à des fortes disparités, l’intégration régionale peut se transformer en exode vers les régions les plus prisées.