Les agents de la fonction publique au Malawi ont décidé d’intensifier leur grève en bloquant les aéroports du pays. Ils exigent du gouvernement une hausse de 67% sur leurs salaires. Aux regards des actions menées jusque là, les grévistes semblent déterminés, ils ont annoncé qu’ils maintiendraient le blocage des aéroports jusqu’à ce que les autorités donnent suite à leurs revendications. Cependant, le gouvernement assure ne pas disposer d’argent pour répondre à cette demande, ce qui conduit à un dialogue de sourds. Le syndicat du service public (CSTU) a déjà expliqué que les travailleurs de l’aviation civile allaient rejoindre les rangs et donc même le service ne sera pas assuré. L’exaspération des fonctionnaires vient d’un coup de vie trop élevé par rapport aux salaires. En plus, la monnaie nationale a connu une dévaluation record d’environ 49 à 67%. Pour réagir face à la dévaluation, le gouvernement avait accordé l’année dernière des hausses de salaire de 21 à 46%. Cette augmentation salariale ne couvre donc pas totalement la perte du pouvoir d’achat subit par la population. Les voyages et les affaires ont été effectivement perturbés par des annulations de vol et des fermetures d’aéroports. C’est un coup dur pour le gouvernement car ces perturbations représentent des manques à gagner non-négligeables. Cette crise est un nouveau baptême de feu pour la nouvelle présidente qui doit faire face un l’un des plus grands mouvements de grève que le pays ait connu. Les négociations entre les deux partis sont toujours en cours et chacun jette la balle au parti en face. Pour les fonctionnaires le gouvernement n’a pas encore donné suite à leur requête tandis que que les autorités affirment avoir fait une proposition aux fonctionnaires. Pendant que la crise perturbe, la situation socio-économique se détériore également.
La grève touche plusieurs corps de métier, ce qui signifie que plusieurs activités sociales et économiques sont en standby. Même après reprise des activités, un décalage induit persistera le temps de revenir à un régime permanent. Plus la grève durera, plus le régime transitoire induit sera plus long et plus dure à gérer.