Les intérêts économiques ont eu raison de l’animosité entre les deux Soudans. Depuis peu, le pétrole sud-soudanais transite de nouveau par le Soudan. Il a fallut plus d’une année et plusieurs milliards de dollars perdus pour que les deux pays finissent par revenir à la raison, dans l’intérêt de tous.
Selon le secrétariat sud-soudanais, la première opération a eu lieu il y a 3 jours, pour tester l’état des installations. Lors de la séparation des deux Etats, le sud-soudan a bénéficié de près de 75% des réserves de pétrole national tandis que le Soudan repartait avec la quasi-totalité des infrastructures de transport pour l’exportation de l’or noir. Les deux pays ne pouvant trouver un accord sur les parts du Soudan, Khartoum avait décidé de se servir en nature, au passage, sans attendre la bénédiction de Juba. Ce dernier avait donc décidé d’arrêter sa production quitte à asphyxier les caisses des deux pays.
La décision a été très difficile pour Juba étant donné que le pétrole constitue près de 98% de ses revenus, cependant le sud-soudan a tenu, et d’un coup de maître a su se faire entendre et respecter par Khartoum. Selon les observateurs, ce bras de fer a permis aux deux pays de développer un respect mutuel. Dès lors, la prudence liée au respect permettra d’atteindre un équilibre et une pacification progressive de la région.
Juba n’a pas été la seule victime de la situation, Khartoum a perdu près de la moitié de ses recettes budgétaires avec des conséquences économiques sévères. Une inflation galopante et une grogne sociale de plus en plus ressentie. Pour la reprise, les premières opérations se font à hauteur de 10.000 barils par jours. A terme les exportations devront se situer entre 250.000 et 350.000 barils par jours. Les experts évaluent les frais de passages à une valeur comprise entre 1 milliards et 1,5 milliards de dollars.