A la surprise générale et loin de toute attente, l’ex-président malgache en exile vient de désigner sa femme comme candidate à la prochaine élection présidentielle. C’est désormais Lalao Ravalomanana qui représentera le parti de Marc son époux, alors que tout le monde attendait le retour d’exil de ce dernier pour reconquérir un poste qu’il avait perdu après un coup de force.
Le parti de l’ancien président a été clair quant à l’attitude à adopter en cas de rejet du dossier de candidature de sa nouvelle championne. La Chef de délégation a affirmé que le parti boycotterait les élections dans ce cas. Dès lors, l’ex-président n’écourtera son exil qu’après les élections, probablement en cas de victoire de son parti. Selon les observateurs, c’est Marc Ravalomanana qui a manœuvré pour imposer le choix de son épouse à cette candidature, alors qu’une partie de son obédience politique pensait déjà proposer d’autres noms si celui-ci ne se présentait pas.
L’homme fort du parti a pesé de tout son poids et a réussi à créer l’unanimité autour de sa femme. Après l’annonce, le régime en place a réagi par le biais de la secrétaire nationale du parti au pouvoir en minimisant l’impact de cette décision. Au contraire, ils considèrent qu’il s’agit des aboiements d’un parti essoufflé qui aimerait pousser le conseil supérieur de la transition à la faute et prendre l’avantage lors des prochaines négociations.
En effet, l’épouse de l’ex-président ne remplit pas toutes les conditions d’éligibilité prévue par le code électoral. Le document prévoit une résidence physique d’au moins 6 mois lors du dépôt de candidature, ce qui n’est pas le cas de Lalao Ravalomanana. Néanmoins le camp Ravalomanana rappelle qu’il s’agit d’un cas particulier lié à une situation de force majeur. L’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, va devoir faire preuve de génie et de fermeté pour réussir à mener à bien la tache de médiateur de la crise qui lui a été confiée, pour la réconciliation.