Réclamant des primes salariales, les employés de la Compagnie Minière d’Akouta (COMINAK), une filiale d’Areva, ont lancé, depuis hier, un mouvement de grève de 48 heures. Décidément, le géant français du nucléaire civil va de difficultés en difficultés au Niger.
A peine une semaine avant, l’entreprise tricolore avait consenti à débourser 17,4 millions d’euros en faveur de l’agriculture au nord du Niger. Un geste posé à la suite d’une manifestation d’étudiants : ceux-ci réclamaient un rééquilibrage du partenariat entre l’Etat et Areva. A présent, c’est au tour des agents de la COMINAK de se révolter. Ils ont refusé de travailler pour réclamer un bonus de 900 euros sur base de leurs prestations de 2012.
Cet avantage professionnel se baserait sur un protocole d’accord signé en 2009 entre l’administration et le syndicat de la COMINAK : d’après le secrétaire général de ce dernier regroupement, l’engagement stipule qu’au terme d’une année, les employés de la COMINAK toucheront, en cas de bénéfice, une prime déterminée suivant un calcul schématique. Toujours selon la même source, son employeur aurait engrangé 40,5 millions d’euros de profit en fin d’exercice précédent. Pire, la COMINAK aurait soustrait à ce bénéfice 15 millions d’euros avant d’effectuer le calcul. Ce qui n’est pas conforme à ces engagements.
Selon certaines indiscrétions, cette grève ne durera que 48 heures. Dans ce cas, elle devrait se clore aujourd’hui. Mais, d’aucuns parlent d’un mouvement illimité. Ce qui entraînerait un manque à gagner pour la COMINAK. Pour rappel, cette entreprise exploite une mine d’uranium à Agadez (nord) depuis son ouverture en 2011. Actuellement, sa production annuelle équivaut à 700 tonnes ; mais, elle envisage de la porter à 2 500 tonnes à l’horizon 2015.