Selon des informations officielles, au moins 30 agents de police nigérians sont morts mardi au centre du pays, piégés par des membres de la secte Ombatse. Ces derniers, après les avoir tués, ont incinéré leurs dépouilles.
Ces derniers temps, le Nigéria connaît malheureusement une recrudescence des violences liées aux convictions religieuses. La dernière en date est la disparition tragique d’une trentaine de policiers, pris en embuscade par le mouvement Ombatse. Celui-ci mène ses activités depuis déjà quelques années dans l’Etat de Nasarawa (centre) et s’est assigné comme objectif de purifier la société du péché, dont l’adultère et l’ivrognerie. Alors, que s’est-il réellement passé ? Selon un des responsables de la police fédérale, les membres de cette secte s’en sont pris mardi à une soixantaine de policiers vers le village d’Elakyo (environ 115 km d’Abuja) : munis d’armes à feu, ils ont carrément tiré sur eux, faisant, sur le coup, 23 victimes. Deux jours plus tard, 7 corps ont été retrouvé, portant le bilan à 30 morts. Et, jusqu’à présent, 17 policiers sont portés disparus. Comme si cela ne suffisait pas, les sectaires ont brûlé les cadavres de leurs victimes.
Avant que ce drame ne survienne, certaines autorités avaient noté des comportements inquiétants affichés par les membres du mouvement Ombatse : au cours des derniers mois, ils ont tenté de convertir de force bon nombre de chrétiens et de musulmans. Ce, également dans le village d’Elakyo, ce qui a causé la descente policière. Derrière tout ce sombre décor, la cible serait, d’après certaines indiscrétions, le siège de gouverneur de l’Etat de Nasarawa : en vue d’éjecter l’actuel dirigeant, certains membres de l’ethnie majoritaire de l’Etat, les Eggon, se seraient rapprochés des Ombatse. Une pratique très courante dans le paysage politique nigérian.
Quoi qu’il en soit, le chef d’Etat nigérian, en tournée africaine, a décidé d’écourter son périple : avec ces violences en chaîne, il a dit souhaiter « superviser personnellement les efforts pour enrayer les menaces contre la sécurité nationale ».