Le mardi prochain, l’Assemblée nationale burkinabé examinera un projet de loi portant, notamment, sur la mise en place d’un Sénat. Une perspective dont l’opposition ne veut pas du tout.
En Afrique, il est courant que les modifications constitutionnelles visent à préserver le régime en place de l’alternance. Dans ce contexte, toute entreprise de ce type est généralement décriée par la famille politique opposée. Le Burkina – Faso ne fait pas exception à cette règle. Actuellement, le pouvoir en place défend la mise en place d’un Sénat, chambre dont le Parlement burkinabé ne dispose pas. Comme argument, le gouvernement soutient qu’un Sénat aura le mérite de donner du poids aux collectivités territoriales au sein de son système législatif. En prévision de ce projet, l’Exécutif a estimé à 12 millions de dollars le budget de fonctionnement annuel de la Chambre Haute. Malgré ces intentions pieuses, l’Opposition a noté quelques anomalies : premièrement, sur les 91 sénateurs à venir, les collectivités territoriales n’en éliront que 39, soit moins de la moitié. Les 52 restants siègeront après nomination.
Ce qui fragilise le rôle des collectivités territoriales, censées redorer leur blason par le biais de cette initiative. De deux, le budget qui pourrait être alloué au Sénat semble trop important au vu des nécessités de la population burkinabé. Celle-ci fait face, entre autres, à un cout de vie élevé. Ainsi, d’après certains sondages, moins du quart des burkinabés interrogés sont favorables à la mise en place de cette chambre parlementaire. En toile de fond, les opposants craignent que cette modification constitutionnelle serve de prétexte pour reconduire l’actuel chef d’Etat.
Fort de cela, l’opposition, qui a multiplié les rencontre ces derniers temps, s’est déjà mis d’accord sur certaines actions à mener : cette famille politique va tout d’abord signer une déclaration contre l’approbation du Sénat. Ensuite, elle ne compte pas prendre part aux sessions parlementaires portant sur ce thème. Enfin, l’Opposition entend fédérer toutes tes forces vives de la société burkinabé pour plaider contre la mise en place de la Chambre haute.