Depuis hier mercredi, l’armée nigériane s’est déployée au nord-est du pays. Cette opération, qui intervient après la mise en vigueur de l’état d’urgence dans cette région, est menée contre les terroristes de Boko Haram.
Aux grands maux, les grands remèdes, dit-on : le gouvernement nigérian veut vraisemblablement en finir avec la secte islamiste Boko Haram. Aussi, a-t-il avalisé un déploiement militaire massif dans son fief dans l’objectif de « débarrasser les régions frontalières de la nation des bases terroristes », a indiqué l’armée par voie de communiqué. Cette opération met à contribution non seulement un nombre important d’éléments mais également des moyens considérables. Selon certaines indiscrétions, il est même prévu de mener des raids aériens dans le nord-est à l’aide d’avions de chasse. Tout cela, en réponse à la dernière vidéo de revendication de Boko Haram : sur ce document, l’on pouvait voir Abubakar Shekau, leader présumé du groupe terroriste, affirmer la responsabilité de Boko Haram dans deux attaques dans l’Etat de Borno, plus précisément, à Baga et à Bama. Bilan global : plus de 240 morts. Il n’en fallait pas plus pour faire réagir l’Etat nigérian. Dans la foulée, le président Goodluck Jonathan a instauré l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa. Cette mesure a poussé les islamistes à reculer vers des aires plus reculées, à proximité des frontières. Celles-ci, qui séparent le Nigéria du Niger et du Tchad, peuvent être facilement franchies, faute de surveillance suffisante.
Néanmoins, ce déploiement militaire n’est pas vu d’un bon œil : certains observateurs redoutent le feu vert que le chef d’Etat nigérian a donné aux militaires. En effet, l’armée nigériane a été souvent pointée du doigt par certaines ONG, dont Human Rights Watch, comme coupable de violations des Droits de l’Homme lors de ces attaques contre Boko Haram.