Alors que la Somalie semble sortir progressivement d’une longue période noire de son histoire, un événement inattendu risque de le ramener à nouveau au bord du gouffre. En effet, deux personnes se réclament aujourd’hui président du Jubaland, la région sud de la Somalie.
Hier mercredi, L’ancien chef de guerre islamiste Ahmed Madobe aurait été proclamé président par l’assemblée constitutionnelle et son adversaire n’a pas reconnu les résultats. Quelques heures après l’annonce, ce dernier se serait également autoproclamé président du Jubaland. Plusieurs avis voient la main invisible de Mogadiscio à travers l’auto-proclamation de Barre Hirale. En effet, celui-ci a toujours été considéré comme un proche du pouvoir de Mogadiscio tandis qu’Ahmed Madobe représente une menace pour l’autorité de l’actuel gouvernement somalien.
Bien plus que leurs propres personnes, ces deux chefs militaires représentent deux clans opposés qui se battent depuis longtemps pour le contrôle du port de Kismayo. Le clan du port signifie la maîtrise des circuits d’exportation de charbon ainsi que des flux générés par la contrebande intense dans la région. Le contrôle de cette position stratégique risque de mettre le feu à la poudrière, conduisant à une nouvelle guerre civile entre clan opposés. D’autres analyses vont plus loin, ils considèrent que Madobe serait sous l’influence de Nairobi qui veut également prendre le contrôle de la région. Par ailleurs, les Shebaab qui ont fui lors des dernières attaques en connivence avec le Kenya pourraient voir en cette tension une opportunité pour leur retour aux commandes.
Bien que la conférence de Londres parle de paix et d’opportunité de développement au vus des potentialités du pays, une condition sinequanone s’impose pour permettre tout espoir, une » solide stabilité »