Après 10 jours de fermeture forcée, deux journaux indépendants ougandais ont pu reprendre leurs activités hier. Les locaux du Daily Monitor et le Red Pepper avaient été investis, depuis le 20 mai dernier, par des inspecteurs de la police sous motif de perquisition.
Cette opération a été lancée à la suite de la publication d’articles portant sur les forces armées. Ces journaux avaient dévoilé un dossier classé confidentiel du général David Sejusa Tinyefuza, en charge de la coordination des services ougandais de renseignements : le document évoquait des projets d’assassinats relatifs à l’accession au pouvoir du général Muhoozi Kainerugaba, le fils du président ougandais Yoweri Museveni. Plus en détails, certaines personnalités défavorables à ce plan d’alternance, dont son auteur et le Premier ministre ougandais, y étaient listées et seraient donc potentiellement en danger. En plus, cette affaire est quelque peu crédibilisée par l’ascension fulgurante que le fils du chef d’Etat, aujourd’hui responsable des Forces Spéciales, a connu au sein de l’armée.
Quoi qu’il en soit, vu la gravité de ces informations, la police avait placé les locaux des journaux sous sécurité. Même si les perquisitions ne sont pas encore terminées, elle a tout de même permis à ces organes de presse d’accéder à nouveau à leurs locaux. Ce, après que le Daily Monitor et le Red Pepper se soient engagés à procéder à des vérifications très poussées avant de rendre public des renseignements liés à la sécurité publique. Ces journaux se sont aussi engagés à ne pas signer des publications susceptibles de perturber l’ordre public, d’inciter à la haine ethnique ou, tout simplement, de provoquer de quelconques tensions.
Entre temps, le New Vision, journal proche du pouvoir en place, a eu tout le loisir de donner sa version des faits.