Une vingtaine de détenus, dont certains seraient liés à des organisations terroristes, s’est évadée de la prison de Niamey samedi, tuant, au passage, 3 gardiens.
Le Niger n’est pas encore sorti de l’auberge en matière de sécurité : après les deux attentats-suicide perpétrés à Agadez et à Arlit, ce pays est à nouveau inquiété par la sanglante évasion de la prison de Niamey. Samedi dernier, certains détenus sont manifestement parvenus à introduire une arme à feu au sein du centre pénitencier. Ce, par le concours « de complicités extérieures », pour reprendre les termes employés par le ministre nigérien de la Justice, M. Marou Amadou. C’est la même arme qui a servi à attaquer les regrettés gardiens, dont l’un a résisté quelque peu avant de mourir suite à ses blessures.
Avant cela, les autorités nigériennes avaient soutenu que la tentative d’évasion avait été orchestrée par « des détenus déjà inculpés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Selon le dernier bilan, 22 prisonniers auraient profité de ce bain de sang pour s’enfuir. Dans le lot d’évadés figure Cheïbane Ould Hama, plus connu sous le nom de Chedani : il a été condamné pour avoir exécuté 4 touristes saoudiens en décembre 2009 dans l’espace frontalier nigéro-malien. Avant cela, le même détenu, que le gouvernement nigérien considère comme un terroriste, avait tué un ressortissant américain à Niamey. C’était en 2000.
Avec un individu de cette trempe dans l’air, il y a de quoi avoir peur. En lançant la recherche active de Chedani, M. Amadou a appelé la population nigérienne à collaborer avec les forces de sécurité dans l’interception des fugitifs restants.