La nouvelle loi de presse promulguée hier par le président burundais est très controversée. Les journalistes ont lancé une forte offensive pour protester avec le soutien de certaines ONG à l’instar d’Amnesty International.
Alors que le pays est censé avoir entamé une ère de démocratie, la nouvelle loi de presse semble calibrée pour museler le quatrième pouvoir. En effet, elle donne beaucoup de pouvoir au Conseil National de la Communication qui peut désormais retirer la carte de presse ou interdire la diffusion de certaines informations jugées sensibles. Le plus inquiétant c’est que le conseil est nommé par l’exécutif, dès lors, le pouvoir exécutif aura une main mise directe sur la presse à travers le CNC.
A l’origine, le CNC a pour vocation de réglementer et d’organiser les activités de la presse pour éviter le « Chaos ». Avec la nouvelle loi, la presse est complètement mise sous tutelle de l’exécutif, il sera donc difficile pour la presse de critiquer ou remettre en cause les actions de l’exécutif au risque de se faire sanctionner.
La presse s’est battue pendant plusieurs mois pour que cette loi ne voie le jour. Maintenant qu’elle est promulguée, la communauté journalistique ne compte pas baisser les bras. Une pétition a été lancée et a déjà recueilli près de 1500 signatures. La société civile, les organisations internationales ainsi que les partis politiques du pays soutiennent tous la presse. Seule le Cndd-FDD, parti au pouvoir ne soutient pas l’action. Pour l’aile dure du parti, la presse s’est rangé du coté de l’opposition, voila pourquoi il fallait faire preuve de beaucoup de rigueur. Le président aurait pris son temps pour consulter ses conseillé et ses proches avant de promulguer une loi considéré comme « liberticide ».
Les deux parties sont décidées à camper sur leurs positions. Cette situation pourrait dégénérer si la presse décidait de radicaliser son action. Pour le corps médiatique cette loi viole la constitution et les média ne s’y soumettront pas.