Réunies jeudi dernier à Alger, la Commission de l’Union Africaine et l’Association des Banques Centrales Africaine sont examiné la seconde mouture du projet de création d’une Banque Centrale Africaine (BCA). Le but de cet examen était de voir dans quelle mesure concrétiser l’intégration monétaire des pays africains.
Ce projet ne rencontre pas forcément l’assentiment de tous. En effet, certains experts africains et internationaux voient d’un mauvais œil « cette ambition », qu’ils qualifient de « grandiose » et qui plus est « chérie » par les deux institutions panafricaines.
Pour ces experts, un tel projet relèverait plus d’une utopie pour plusieurs raisons. La première se rapporte à la complexité du mécanisme de compensation des paiements. Du fait de l’inégalité, surtout économique, des Etats et de la volonté, de chacun de ces derniers, de gérer personnellement ses ressources, la mise sur pied d’une structure comme la BCA ne sera possible qu’à moins de faire converger les divers mécanismes nationaux. Aussi, faudrait-il encore bien préserver les souverainetés étatiques en dépit des compromis que cette ambition sous-tend. Quant à la seconde raison qui a pu être évoquée, elle concerne le bien fondé d’un projet.De l’avis des experts, il semble que dans ce contexte, il est plus question de l’édification d’une structure calquée sur le modèle européen que d’une institution originale qui prenne en compte les réalités du continent africain.
Bien que ces arguments ne soient pas fallacieux, il ne demeure pas moins vrai qu’ils ont une connotation un peu trop pessimiste pour l’Afrique de ce millénaire : un continent porteur d’espoir pour l’Occident en raison de sa forte croissance.
En somme, l’intégration économique et monétaire est un enjeu de taille pour continuer à stimuler la croissance en Afrique. D’où, plutôt que d’être une utopie, elle devrait constituer le fer de lance d’une Afrique unie et prospère. Autrement dit, une monnaie unique africaine n’est pas chose impossible.