L’Ouganda semble débordé par l’afflux des réfugiés congolais qui fuient les affrontements à l’Est de la République Démocratique du Congo. C’est depuis dimanche dernier que les affrontements ont repris entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23.
Selon Kampala environ 66000 réfugiés auraient déjà traversé la frontière. L’armée ougandaise se dit inquiète étant donné que des rebelles ougandais basés à l’est du Congo pourrait profiter de cette vague pour s’introduire dans le territoire ougandais. Le gouvernement ougandais et les organisations d’aide humanitaire se disent pratiquement dépassé et appelle à des financements pour faire face à ce soudain bouleversement à la frontière ougandaise. Selon le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Ouganda, l’institution ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour supporter une charge aussi élevée en population. Le HCR essaie de distribuer de la nourriture et mettre en place des réseaux d’eau et assainissement mais ce n’est pas encore suffisant.
Le plus inquiétant pour les autorités ougandaises, c’est que des islamistes originaires de Somalie se seraient mélangés aux rebelles traditionnelles ougandais. Pour les services de renseignement ougandais le mouvement rebelle ADF est actuellement en connivence avec les milices d’Al-Shabbab, opérant en Somalie et à la frontière kényane. Ceux-ci finance en partie l’action de l’ADF et recrute des enfants mineurs qu’ils convertissent de force en soldats extrémistes.
Pour les experts, la contagion du désordre crée par la chute de Kadhafi en Irak et d’Amani Toumani Touré au Mali se rapproche de l’Afrique de l’Est. L’Afrique pourrait devenir le centre névralgique d’Al-Qaïda et l’extrémisme terroriste en générale. Le continent est propice à une telle déviation étant donné qu’il couve plusieurs groupes armés face à des armées nationales régulières fragiles.