Les journalistes de la presse publique burkinabé ont manifesté mardi contre l’ingérence du pouvoir en place dans le traitement des informations liée à l’opposition. Une première dans ce pays.
Afin de respecter la déontologie de leur profession, les journalistes de la presse publique burkinabé sont prêts à défier les autorités : ils étaient nombreux à se retrouver devant le ministère de la Communication, répondant ainsi au mot d’ordre du Syndicat autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYBATIC) et de l’Association des Journalistes au Burkina – Faso (AJB). Ces professionnels des médias voulaient simplement dire non à « la censure des articles et des reportages dans les rédactions » et à « l’ingérence » des autorités dans le secteur. Une protestation due aux pressions du pouvoir en place lors du traitement des informations relatives à l’opposition.
Comme exemple, les organismes initiateurs de ce mouvement ont dénoncé le trucage du reportage d’une marche organisée par l’opposition le samedi 29 juin dernier contre la mise en place d’un Sénat au Burkina. Ce qui serait l’œuvre du secrétaire général du ministère de tutelle, lequel s’en bien entendu défendu. En dehors des questions d’immixtion, les journalistes ont profité de ce sit-in pour introduire diverses doléances, dont, entre autres, une revalorisation salariale.
Etant donné que le gouvernement s’est empressé de réagir, il n’est pas exagéré de confirmer la réussite de ce mouvement de protestation. Le ministre de la Communication a ainsi certifié que, « sur le point relatif à l’immixtion des autorités (de son portefeuille) dans le traitement des informations, à aucun moment, une telle démarche n’a été entreprise par (son) département ». Après avoir traité l’accusation de son ministère de « gratuite et sans fondement », il a toutefois reconnu que, « face au traitement des sujets sensibles, des orientations sont toujours données pour observer scrupuleusement le professionnalisme et éviter les connivences en tous genres ».