La Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) a été ensanglantée mardi lors d’une mutinerie : pas moins de 6 détenus ont trouvé la mort au cours de ce coup de force tandis que beaucoup de blessés sont déplorés. Du jamais vu dans le pays.
Alors qu’on parlait de moins de morts précédemment, c’est hier que des sources sécuritaires ont donné le bilan le plus lourd : au moins 6 prisonniers ont perdu la vie durant la mutinerie. D’autres détenus s’en sont sortis avec des blessures tout comme bon nombre de gardiens. Certaines indiscrétions font même état d’un nombre encore plus élevé de regrettés disparus. La grande difficulté reste le mutisme des autorités face à ce drame. En tout cas, quelques témoins auraient entendus, le mardi soir, des coups de feu pendant longtemps. Ce climat de tension s’est maintenu jusqu’au lendemain matin. Et, à certains moments, les forces de sécurité, déployées de manière importante, ont utilisé des bombes lacrymogènes. Ce sont les mêmes éléments qui auraient procédé, dans la suite de la journée, à la fouille des cellules de la MACA à la recherche d’armes. Ce n’est que dans la soirée qu’une certaine accalmie s’est faite sentir.
Une version des faits peu concordante avec celle d’une source sécuritaire : d’après elle, la mutinerie a commencé à cause d’une tentative d’évasion. Il s’agissait des détenus reclus dans le bâtiment de condamnés à de lourdes peines qui devaient être transférés dans un autre centre pénitencier. En pleine opération, les prisonniers auraient réussi à accéder à des armes blanches, lesquelles ont servi à attaquer les gardiens. Une situation qui a poussé la police et la gendarmerie à intervenir. La MACA, dans laquelle sont détenus plusieurs pro-Gbagbo, demeure un lieu à risques, malgré tous les efforts fournis par le gouvernement pour y renforcer la sécurité.