Après plusieurs affaires ayant remué la presse et l’opinion burundaise, les autorités du pays ont décidé de lancer les états généraux de la justice. C’est le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza qui a personnellement procédé à l’ouverture des travaux à Gitega, au cœur du pays.
Le président a invité les participants à laisser libre cours à leurs pensées et aborder toutes les questions difficiles qui fragilisent aujourd’hui la justice burundaise. Il a également convié ceux-ci à proposer des solutions en assurant que son gouvernement et lui-même s’appuierait sur les recommandations qui sortiront de là pour encourager l’évolution de la justice. Selon le président, l’esprit qui doit accompagner ce processus est celui du patriotisme parce qu’au sortir des assises, c’est la stabilité constitutionnelle qui se doit d’être préservée.Pour les observateurs, cet exercice est avant tout une stratégie psychologique pour désamorcer la tension qui règne dans le pays en matière de justice.
Par ailleurs, l’un des secteurs les plus touchés est celui des médias. Ces dernières années, le Burundi a été le théâtre de plusieurs arrestations et nouvelles réglementations visant à museler la presse. Aussi, une bulle de colère commençait déjà à se cristalliser autour de la question. Avec l’utilisation des réseaux sociaux pour l’appel à des rassemblements, Bujumbura a décidé de prendre le taureau par les cornes et tenter une résolution de la question à travers le dialogue.
Avec l’arrivé de l’opposant Agathon Rwasa qui a passé trois ans dans le maquis, le régime Nkurunziza veut faire preuve de plus d’ouverture pour gagner la sympathie de la classe populaire. Dans tous les cas, le gouvernement devra bien tenir compte des recommandations car sinon, il aura gagné du temps mais le réveil populaire finira par éclore.