Hier jeudi, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport consacré à la corruption policière au Libéria. Un frein pour la justice et le développement dans ce pays.
« No Money, No Justice : Police corruption and Abuse in Liberia » (« Pas d’argent, pas de justice : la corruption et les abus policiers au Libéria »), tel s’intitule clairement le document signé HRW. Pour cette ONG de défense des droits de l’Homme, « la corruption policière généralisée au Libéria prive les citoyens d’une justice équitable et impartiale », mentionne-t-elle dans son rapport. Et, de renchérir : cela « entrave le développement du pays après des années de guerre ». Par là, HRW rappelle à toutes les mémoires que 10 ans se sont déjà écoulés depuis la fin de la guerre civile dans ce pays ouest-africain. Ce temps aurait dû être marqué par une véritable reprise économique mais rien n’en est. C’est plutôt la corruption qui ne cesse de battre son plein.
Pour preuve, les policiers se laissent facilement soudoyer par des criminels à cause de la modicité de leurs rémunérations. Pire, ces forces de l’ordre sont réputées pour extorquer régulièrement les marchandises des pauvres vendeurs à la sauvette. Résultat : la police n’est plus du tout fiable aux yeux de la population locale. Afin de rétablir cette relation de confiance indispensable pour la consolidation de la paix, les Nations Unies, remarquant ces différents dysfonctionnements, avait recommandé en février 2013 aux autorités libériennes d’accroître le budget alloué au secteur de la Justice. Ce qui permettrait de mieux former les policiers, d’améliorer l’accès à la justice ainsi que le système de justice pénale et de lutter contre l’impunité.