De spectaculaires inondations ont frappé hier jeudi la capitale malienne. Selon le ministère de l’Action humanitaire, elles ont fait jusque là 23 morts, des milliers de sinistrés et détruit une centaine de maisons.
Ces inondations sont la conséquence des pluies torrentielles qui s’étaient abattues la veille sur Bamako. Les services météorologiques du pays avaient relevé 85 mm d’eau à leur station de référence de Sotuba à Bamako, une quantité inhabituelle pour la saison des pluies dont la moyenne maximale d’eau tourne plutôt autour de 50 mm. De fortes pluies se sont également abattues dans l’extrême nord-est du pays, à Tessalit, mais aucune inondation majeure n’a été rapportée en dehors de la capitale malienne. De par son emplacement géographique, la ville de Bamako, située dans une cuvette entourée de collines au bord du fleuve Niger, compte de nombreuses zones marécageuses habitées. Et ce sont ces zones, où beaucoup d’habitations sont construites en terre séchée, qui ont été les plus durement frappées par les inondations. Des centres d’hébergement de fortune ont été aménagés dans l’urgence, principalement dans des écoles. Et des municipalités, services sociaux et autres organisations de secours dont la Croix-Rouge ont fourni des couvertures, des nattes et moustiquaires entre autres matériels d’hébergement d’urgence. Les autorités maliennes se retrouvent face au défi de mettre en œuvre des solutions efficaces sur le long terme avant la rentrée des classes qui arrive généralement en octobre.
A la tristesse des 2.5 millions d’habitants de Bamako se mêle un sentiment de colère. Certains remettent en cause la spéculation foncière et des pratiques malhonnêtes de certains responsables municipaux qui n’ont eu aucun scrupule à vendre des terrains à usage d’habitation jusque dans les lits de bras de fleuve marécageux.