La population éthiopienne a compris ce que le fondamentalisme religieux peut avoir comme impact pour les situations économique, sociale et politique du pays. Voila pourquoi, des manifestants de tout bord se sont réunis avec succès pour manifester en début de semaine. Selon les informations rapportées par la presse locale, ils étaient entre 60.000 et 80.000 à marcher et manifester dans les rues d’Addis Abeba. Le message commun et scandé par tous était: « je suis venu ici pour m’opposer au fondamentalisme religieux ».
Pour la plupart des manifestants interrogés le pays a des vrais défis socioéconomique à relever et une immiscions du fondamentalisme religieux quel qu’il soit viendrait détourner l’Ethiopie de sa voie. En plus cela conduirait à des clivages inutiles ainsi qu’à des violences entre éthiopiens. Un manifestant interrogé a affirmé que le pays a été le témoin d’une progression de clivage religieux au cours de ces derniers mois, voila pourquoi il est important dès aujourd’hui de faire barrière à cela. Sur la question de savoir de quelle religion il était, il a tout simplement dit « ma religion est éthiopien ». Contrairement aux autres pays accusés de fondamentalisme religieux, L’Éthiopie est un pays à majorité orthodoxe et la population musulmane représente à peine plus de 30% des habitants.
Il y a 20, le pays avait choisi la voie laïque en consacrant dans sa constitution la liberté de culte pour tous ainsi que la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Et pourtant, la population pointe du doigt les autorités et les accuse de vouloir imposer une religion d’Etat aux musulmans. Les éthiopiens ont très bien vu ce qui se passe lorsque le religieux se mêle au politique. L’expérience de certains voisins ou plusieurs pays à travers le monde n’inspire pas confiance. Les observateurs éthiopiens ont encouragé l’initiative et espèrent que la population se dressera à chaque fois que l’extrémisme religieux tentera de s’exprimer dans le pays.