Contrairement au vieil adage qui dit que l’abondance ne nuit pas, la loi de l’offre et de la demande veut que les prix chutent lorsque l’offre augmente considérablement tandis que la demande ne s’étire pas. Le Kenya est entrain d’expérimenter cette réalité en matière de thé. Les sécheresses des deux dernières années avaient réduit la production globale du pays. Cependant, la faible production à l’échelle internationale avait conduit à une hausse des prix, ce qui permettait de compenser en surcoût les pertes en quantité. Cette année, la situation a complètement changé. Heureux des revenus générés par l’activité et une situation météorologique favorable, le pays s’est surpassé et a produit plus de thé que les années précédentes. Selon les chiffres officiels, il s’agirait de plus de 400.000 tonnes. Aussi, les autres producteurs à l’instar de l’Inde ou du Sri Lanka ont fait de même et la planète dispose d’abondantes quantités de thé cette année.
Ainsi, cette abondance à donc conduit à une forte baisse des prix du thé. Actuellement le prix du thé Pekoe de qualité moyenne, par exemple, est descendu à moins de 2 dollars 70 cents le kilo contre plus de 3 dollars 50 cents l’année dernière. Par ailleurs, la situation en Egypte ne facilite pas les choses pour le Kenya. Celui-ci a toujours été son premier client et depuis les printemps arabes sa demande est perturbée. Après la chute du président Morsi, l’Egypte a été relégué au sixième rang des importateurs du thé kényan. Pour certains analystes, l’Egypte aurait choisi de consommer en premier ses stocks on observant les prix dans l’optique d’acheter quand ils seront au plus bas. Le Kenya est le premier producteur mondial de Thé, cette crise lui a rappelé qu’il devrait fortement diversifier les débouchés de son thé. Voila pourquoi dans sa tourné internationale, le président a été un promoteur efficace du thé kényan au près de tous ses hôtes.