A peine réélu président du Zimbabwé, Mugabe doit déjà faire face à des crises sociales et sanitaires qui s’annoncent. En effet, le Programme Alimentaire Mondial vient de rendre public un rapport d’enquête menée récemment sur le territoire zimbabwéen. Le document rapporte qu’environ 2,2 millions de personnes au Zimbabwe seraient victimes de la faim dans les 12 mois qui viennent.
Cette détérioration des prévisions en matière de sécurité alimentaire serait la somme de plusieurs facteurs qui vont impacter le secteur agricole dans les prochains mois. Il y a d’abord les conditions météorologiques qui sont très mauvaises, ensuite, les maigres récoltes de maïs ont eu pour conséquence une hausse sensible des prix des céréales sur les marchés ruraux. La moyenne évaluée par le PAM est de 15% de hausse par rapport aux prix de l’année dernière, au cours de la même période. Aussi, il faut ajouter à ces deux facteurs le coût élevé des semences et des engrais que les agriculteurs seront obligés de répercuter sur les prix des ventes des récoltes pour ne pas travailler à perte. Selon les projections du PAM, la crise sera plus sévère que celle qui avait frappé le pays il y a de cela 4 ans. Près de 13 millions de zimbabwéens, soit la moitié de la population nationale, dépendaient de l’aide alimentaire extérieure. Le plus dure pour la population c’est que le nouveau gouvernement est entrain de reprendre ses marques et sa politique économique semble attendre beaucoup plus du secteur minier qu’agricole.
Par ailleurs, Mugabé a longtemps été en désamour avec l’occident qui demeure en interaction économique forte avec son pays. Si les tensions d’autrefois viennent à réapparaître, les embargos et autres types de sanctions ne feront qu’intensifier l’exposition de la population zimbabwéenne à une crise alimentaire sans précédent.