La présence d’Israël aux côtés des autorités kényanes lors de la prise d’otages au centre commercial Westgate de Nairobi rappelle l’intérêt que l’Etat hébreu porte au pays ainsi que les liens économiques et sécuritaires qui lient ces deux pays.
Moins de 24 heures après le début de la prise d’otages, l’on apprenait la présence de forces spéciales israéliennes parmi les soutiens étrangers dans l’assaut mené contre les terroristes. Les autorités kényanes ont peu communiqué sur le sujet mais les renforts israéliens seraient en fait des conseillers qui auraient assisté les forces armées kényanes dans la planification de l’assaut.
La montée du fondamentalisme depuis une douzaine d’années, l’arrivée d’Al-Qaïda ou encore la volonté d’ouvrir des marchés sur le Continent noir sont autant de raisons pour Israël afin de développer ses relations avec les pays non arabes de l’Afrique de l’Est, en particulier l’Ethiopie et le Kenya. Au fil des années, les rapports se sont raffermis entre Nairobi et Tel-Aviv sur les plans diplomatique, économique et sécuritaire.
Des câbles diplomatiques américains secrets, publiés par WikiLeaks, révèlent une conversation en mars 2007 entre un diplomate américain en poste à Nairobi et le ministre kényan des Affaires étrangères. Ce dernier évoquait la coopération étroite entre le Kenya et Israël en matière de sécurité et de renseignements depuis de nombreuses années et à tous les niveaux et sur tous les terrains d’action.
Depuis 2011, Tel-Aviv a vendu au Kenya beaucoup d’armements, envoyé sur place nombre de conseillers et formé des militaires kényans sur place ou en Israël. En 2011, le ministre kényan de l’Economie estimait à 150 millions de dollars les échanges commerciaux entre les deux pays. D’ailleurs, le « Westgate Mall » est en partie à capitaux israéliens. La coopération économique entre Israël et les pays de l’Afrique de l’Est se concentre plus dans le domaine agricole et celui des infrastructures.