Le Fonds Monétaire International a annoncé mardi son estimation de la croissance sud-africaine à 2% cette année,un chiffre sur lequel s’aligne la Banque centrale du pays. L’organisme financier attribue cette faible croissance à de graves problèmes structurels dans le pays.
Depuis quatre ans, les performances de l’Afrique demeurent en-deçà de celles des autres pays émergents et exportateurs de matières premières. Ce constat est le fruit d’une mission que le FMI vient de mener dans le pays. L’institution de Breton Wood critique les incertitudes sur la ligne politique du gouvernement qui nuit aux investissements, les grèves à répétitions ainsi que les problèmes d’approvisionnement en électricité. Ces lacunes internes combinées à la faible croissance chez les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud expliquent ses fragiles performances économiques.
En conséquence, le taux de chômage monte en flèche. Il tournerait autour des 25% et serait même au-delà des 30%, si l’on comptait les chômeurs qui ont renoncé à chercher un emploi. Les plus touchés sont les jeunes chez qui le chômage est de plus de 50%. La création d’emplois souffre également d’un mauvais niveau du système d’éducation et des salaires trop élevés. Fait aggravant, la répartition des revenus est l’une des plus inégales au monde ,ce qui augmente encore plus les tensions sociales.
Dans le contexte actuel, l’Afrique du Sud est particulièrement exposée à un choc conjoncturel ou au retrait des capitaux annoncés par le prochain durcissement de la politique monétaire américaine. Le FMI appelle le pays à accélérer les réformes structurelles pour stimuler la croissance ainsi que la création d’emplois. Le gouvernement sud-africain a initié le NPD (Plan de Développement National), un ambitieux programme soutenu par le FMI mais très critiqué par l’aile gauche de l’ANC, le parti au pouvoir, et par les syndicats qui le trouvent trop libéral.