La Fondation Mo-Ibrahim vient d’annoncer qu’elle refusait de décerner son prix annuel de la bonne gouvernance.
Selon le géant des télécoms britannique , sa fondation estime qu’aucun pays africain ne l’aurait mérité cette année. La décision tombe juste quelques jours après que l’Union Africaine a décidé de lancer une procédure qui pourrait déboucher sur un retrait massif des pays africains du traité de Rome qui consacre les compétences de la Cour Pénale Internationale.
Avec une pointe d’ironie, l’homme d’affaires a ajouté que la fondation n’était pas obligée de décerner le prix chaque année. Globalement ,elle dresse plutôt un portrait sombre du continent noir en matière de leadership et de bonne gouvernance.
Malgré une progressive prise de conscience de la jeunesse, plusieurs pays africains sont dirigés par des présidents qui manœuvrent depuis plus d’une décennie pour rester au pouvoir. Le plus alarmant, c’est que plusieurs dirigeants sont directement ou indirectement impliqués dans des guerres meurtrières qui déciment des populations aussi bien de leurs propres pays que des pays voisins.
Le prix Mo-Ibrahim n’a été décerné que trois fois depuis sa création, il y a environ 7 ans.
Malgré un taux moyen de croissance de 5,5% pour le continent africain, les juges du prix Mo-Ibrahim restent dans une logique de bonne gouvernance et non d’apparence macro-économique. Cette bonne gouvernance est considérée aussi bien sur le plan de la gestion économique que celle de la politique des pays.
Les autorités africaines n’ont pas particulièrement commenté cette déclaration. Cependant des analystes proches des régimes ont nuancé la pertinence d’une telle décision en rappelant que les inquiétudes soulevées par l’Union Africaine restent justifiables.
En effet, les chefs d’Etat africains sont les plus exposés à l’action de la CPI du fait de leur faible poids sur l’échiquier international.