L’ONG Human Ridhts Watch (HRW) et la faculté américaine de Yale viennent publier un rapport accablant sur l’Ouganda. Les deux entités condamnent conjointement l’inaction du système judiciaire ougandais malgré les multiples scandales de corruption ou malversations impliquant des hauts responsables du pays ainsi que des organes publics chargés de lutter contre la corruption.
Paradoxalement, ce sont des militants anticorruptions qui sont la cible d’une répression sévère. Au cours de l’année 2013, au moins 28 militants ont été inculpés pour rassemblement illégal ou encore incitation à la violence. Selon le rapport, le principal obstacle à la lutte contre la corruption est basé sur la volonté politique.
En effet, le clientélisme caractérisant la nomination des cadres du pays crée automatiquement une protection politique des proches du régime Museveni.C’est par des menaces, de harcèlement ou de blocage politique que des puissants de ce pays s’organisent pour échapper à toute forme de justice.
A titre d’exemple, on a constaté l’année dernière, le détournement d’aides internationales. Un audit du Contrôleur général du gouvernement avait mis en lumière la dilapidation de 10 millions de dollars. Le scandale était tel que le gouvernement a été obligé de rembourser les donateurs et certains d’entre eux ont carrément décidé de suspendre toute aide future à Kampala. Cette opération frauduleuse a été orchestrée par le cabinet du Premier ministre, toujours en poste, expliquant qu’il n’en savait rien.
Le nombre de cas recensés depuis plusieurs années est élevé. Il y a 3 ans seulement, une autre affaire éclatait concernant la malversation de 45 millions de dollars du Fonds Mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. D’après Transparency International, l’Ouganda, en matière de corruption, occupe le 130ème rang sur 176.