En réaction à tous les récents drames de l’immigration impliquant le Niger, le Premier ministre Brigi Rafini s’est adressé samedi à Kantché (sud) au peuple. Pour lui, il faut « se réaliser sur place ».
La semaine dernière, le désert nigérien a fait la une de la presse internationale suite aux découvertes progressives des corps de migrants. Redoutant une nouvelle crise alimentaire, ce groupe d’une centaine de personnes avaient pris la direction de l’Algérie. Selon les témoignages des 21 rescapés, ces voyageurs comptaient y vivre de mendicité.
Malgré tout cela, M. Rafini, qui avait fait le déplacement pour la ville d’origine de la majorité de ces migrants, a insisté. « Ces populations doivent comprendre que leur bonheur se trouve au Niger et qu’elles doivent tout faire pour y rester ».
A noter que 70 des 92 morts dans ce voyage provenaient de Kantché. Et, au chef du gouvernement de renchérir. « Les jeunes Nigériens peuvent se réaliser au Niger », a-t-il martelé à la télévision publique.
Certainement, ce passage médiatique s’inscrit dans le cadre de multiples mesures contre l’immigration clandestine prises par Niamey après cette tragédie. Pour preuve, le Niger a arrêté vendredi et samedi derniers 150 candidats à cette migration. Ce groupe, constitué en majorité de Nigériens, voulait également gagner l’Algérie.
En même temps, le Niger a ouvert, selon le maire d’Agadez, une information judiciaire sur la mort des 92 migrants. Toujours dans la principale ville du nord nigérien, le gouvernement a ordonné la fermeture des « ghettos », des cabanes de fortune servant de point de passage aux migrants clandestins avant de continuer leur voyage.L’équipe exécutive en a aussi profité pour aviser toutes les personnes impliquées dans ce trafic et menacer de refoulement tout migrant sans papier.
D’après les Nations Unies, environ 5000 migrants ouest-africains, y compris des Nigériens, sont passés par Agadez chaque mois durant la période mars–août 2013.