Le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères a annoncé lundi que le président Jacob Zuma sera absent du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique qui se tient vendredi et samedi prochain à Paris. Sa présence est exigée dans le pays où sa politique étrangère suscite des inquiétudes.
La conférence de Paris coïncide avec la réunion du comité exécutif national de l’ANC, le parti au pouvoir, dont Jacob Zuma assure également la présidence. A cinq mois des élections, l’ANC est fragilisée par les problèmes de son allié syndical, le Cosatu. Mais sa politique étrangère est également mise en cause. L’Afrique du Sud est au premier plan dans les volets humanitaire, diplomatique et militaire de plusieurs dossiers sur le continent africain, avec en ligne de mire, un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
Sur le plan militaire, les troupes sud-africaines ont pratiquement atteint la limite de leurs capacités de déploiement. Des patrouilles croisent au large du Mozambique, 700 militaires sont mobilisés au Soudan. Mais c’est surtout en République Démocratique du Congo où les militaires sud-africains sont les plus présents avec la mobilisation d’environ 2 000 militaires dans l’est de ce pays. Ils sont intégrés à la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC) et à la brigade déployée cette année avec un mandat offensif qui a contribué à la défaite des rebelles du M23.
Mais cet engagement sur le continent africain a subi un coup dur avec la mort en mars de 15 soldats sud-africains tués durant la chute de Bangui. Cet évènement a d’autant plus secoué le pays qu’il s’agissait des plus lourdes pertes de l’armée sud-africaine postapartheid depuis sa création en 1994 et que le mandat des soldats présents en Centrafrique n’a pu être clairement défini.Pretoria pourrait d’ailleurs revenir dans ce pays si un financement des Nations unies était voté.