La Cour de Goma, située à l’Est de la République Démocratique du Congo, a relaxé lundi dernier cinq prévenus sur les trente-neuf éléments des forces armées nationales « accusés de graves violations des droits de l’Homme ».
De source officielle, les raisons de cette libération sont liées au fait qu’il n’y a aucun procès verbal et aucune trace des prévenus dans le dossier d’instruction.
Ouvert depuis le 20 novembre 2013, le procès de Minova vise à juger les responsables de crimes perpétrés il y a un an. Pour rappel, entre le 20 et 30 novembre 2012 les rebelles du M23 s’emparaient de la ville de Goma. Les hommes de l’armée régulière en fuite pillaient, violaient et tuaient sur leur passage. Quatre-vingt dix-sept femmes dont trente-trois mineures sont victimes de ses exactions.
Une année après ces crimes, le procès de Minova s’est ouvert suite à d’énormes pressions, des enquêtes et des témoignages afin de punir les criminels et, par conséquent, rendre justice aux victimes.
Or, la relaxation annoncée des cinq prévenus brise l’espoir des victimes et des organisations de défense des droits de l’Homme comme Human Rights Watch. Celle-ci estime non seulement insuffisant le nombre des arrestations, mais également injuste le fait que de nombreux responsables de ces crimes circulent en toute impunité. Pis encore, les prévenus, qui ont comparu, ont nié toutes responsabilités dans ces tueries. Ce qui n’allège en rien le fardeau des victimes qui voient à nouveau le couteau remué dans leur plaie.
Même si la relaxation des cinq prévenus, annoncée lundi, déçoit les victimes, elle ne les désarme pourtant pas car ces dernières attendent patiemment leur tour d’audition .Il s’agit de l’une des phases critiques du procès qui porte sur les accusations de viols.